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6 août 2024 


Présentez-vous, quel est votre parcours dans le sport de haut niveau ?

Ma carrière de sportive de haut niveau a débuté de manière rapide et ascendante en 1987 à la suite de quelques compétitions locales et nationales en France, où il est apparu que j’avais un fort potentiel dans le domaine du tir. On peut dire que l’évolution de mon niveau sportif est le fruit d’un travail très investi et aussi d’un don de base, notamment en ce qui concerne ma capacité à mon concentrer naturellement. Par ailleurs je connais très peu la notion de stress, ce qui est un avantage indéniable lorsque l’on souhaite embrasser une carrière de compétitrice et cela quel que soit la discipline.

Ma discipline est la carabine 10m air comprimé. Cela signifie que je tire à une distance de 10 mètres dans une cible donc le centre (10) a une surface d’un demi-millimètre soit une demi-tête d’épingle ; J’ai commencé ce sport à l’âge de 20 ans ce qui est particulièrement atypique puisque généralement les jeunes compétiteurs commencent à l’âge de 9 ans ; Les tireurs ont une grande longévité car nos performances physiques sportives n’ont pas de commune mesure avec d’autres sports plus traumatiques.  Il s’agit avant toute chose de performer au niveau mental et du contrôle de l’immobilité.

Ma carrière s’est étalée sur 21 ans et j’ai eu la chance de participer à 6 jeux olympiques, de SEOUL à PEKIN ce qui une performance notable. J’ai également concouru sous les couleurs monégasques à l’occasion d’environ 60 coupes du monde, (4 par an), une vingtaine de championnat d’Europe et 5 championnats du monde ; J’ai participé aux jeux des petits états de 1987 à 2009.

Mon meilleur classement au niveau mondial a été 25 -ème dans les années 1990, et j’ai gagné plusieurs médailles d’or, d’argent et de bronze aux jeux des petits états d’Europe ; Actuellement je ne suis plus compétitrice depuis 2009 et je suis salariée au sein de la Fédération Monégasque de Tir en tant que Directrice Technique Nationale et j’entraîne des athlètes de tous âges et de tous niveaux.

 

Comment la place des femmes dans le sport a-t-elle évolué depuis vos débuts ?

Sur cette question je ne peux m’exprimer que pour mon sport car j’ai eu la chance de pratiquer une discipline dans laquelle n’apparait aucune différence de résultat entre les hommes et les femmes : les niveaux sont exactement identiques puisque le physique, la force ou le genre n’exercent aucune influence sur les performances.

Il y a cependant une évolution de la participation de nouvelles nations issues de tous les continents dont les équipes hommes/femmes sont complètes dans toutes les disciplines.

Pour atteindre ces niveaux de participation équitables des femmes par rapport aux hommes, il faut noter l’influence du CIO dans son projet « gender equality » qui promeut depuis de nombreuses années l’égalité dans le sport notamment en introduisant les disciplines mixtes, la parité exacte aux J.O et en organisant des actions dans beaucoup de pays.

Notons également la forte mobilisation des associations de défenses des droits de la femme et des actions gouvernementales en faveur de cette parité.

Dans le même temps il y a un travail remarquable des Comités Olympiques Nationaux (NOC), des fédérations internationales et des fédérations nationales sportives.

Pourquoi la participation des femmes aux J.O est-elle importante ?

La participation des femmes aux J.O est très importante car elle démontre des changements à plusieurs titres et en particulier une transformation des mentalités qui malgré tout se développe sans cesse dans beaucoup de pays :

  • Une grande mobilisation des populations féminines.
  • Depuis plusieurs décennies les femmes accèdent à des postes d’encadrements : entraineurs, professions médicales dédiées au sport, cadres et direction de clubs et de fédérations et enfin leurs élection s au sein des fédérations internationales et du CIO.

La participation des femmes aux grands évènements sportifs et en particulier aux J.O est beaucoup plus complexe qu’une simple inscription dans une liste d’athlètes d’où son importance.

 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes filles aspirant à une carrière sportive ?

Mes conseils sont extrêmement simples. J’encourage les femmes à réaliser leurs rêves et leurs projets dans la limite de leurs aptitudes…. Aller le plus loin possible sans hésitation.

Je rajouterais une notion très importante qu’il faut souligner sans cesse. Le haut-niveau, dans quelque sport que ce soit, ne dure qu’un temps. Sur la totalité des athlètes, un très faible pourcentage peut  vivre de leur sport. Il faut donc que les athlètes mènent une double activité … sport et études … et par la suite prévoir la reconversion professionnelle.

© Photos : Stéphan Maggi