Présentez-vous, quel est votre parcours dans le sport de haut niveau ?
Je m’appelle Charlotte AFRIAT j’ai 21 ans et je suis des études pour devenir orthophoniste. J’ai commencé l’athlétisme en club à l’âge de 14 ans -en 2017- après avoir testé de nombreux sports (gym, trampoline, judo, handball…). Avant cela je faisais toutes les compétitions et les cross UNSS avec mon collège. L’athlétisme a toujours été en complément de mes études, puisque depuis le CP j’ai été en classe musicale et je faisais principalement du violoncelle, du piano, et du chant.
La rigueur dans le travail, la musique et le sport m’ont permis d’accéder aux compétitions de haut niveau dès 2018. J’ai donc participé aux « Jeux Olympiques de la jeunesse » à Buenos Aires qui a été ma 1ere compétition internationale.
Avez-vous rencontré des difficultés en tant que sportive féminine ?
Oui, j’ai rencontré des difficultés en tant que sportive féminine, notamment à cause de l’endométriose. Cette maladie encore mal connue a un impact majeur sur ma capacité à m’entraîner et à performer dans mon sport.
Les douleurs chroniques et les symptômes associés rendent les entraînements et les compétitions extrêmement difficiles. Suivant les jours ou même les moments de la journée, la douleur peut être si intense que je peux être amenée, soit à modifier ma séance, soit à réduire l’intensité voir même à annuler mon entraînement. Les crises d’endométriose surviennent de manière imprévisible, perturbant ainsi la régularité et la qualité de ma préparation.
Lors des compétitions, la situation est encore plus délicate. La douleur et la fatigue liées à l’endométriose peuvent sérieusement affecter ma performance. Il m’est arrivé de devoir renoncer à des compétitions importantes parce que je n’étais tout simplement pas en état de courir. De plus, le stress des compétitions peut parfois exacerber les symptômes, créant un cercle vicieux difficile à briser.
Le corps est donc plus faible et peut également renvoyer à d’autres blessures donc il faut être très vigilant. Je dois donc m’adapter pour planifier mes entraînements.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes filles aspirant à une carrière sportive ?
1. Avant tout, le sport doit rester une source de plaisir, il est donc important de préserver cela. Il est essentiel que votre engagement soit motivé par des objectifs personnels et non par les attentes d’autres personnes. L’influence de l’entourage, qu’il soit familial, amical ou issu du cercle sportif, ne doit jamais vous priver de cette joie.
2. Apprendre à écouter son corps est fondamental. Votre corps est votre principal allié dans votre parcours sportif ; il est crucial d’en prendre soin au quotidien.
3. S’entourer de personnes bienveillantes et positives est vital. Choisissez des personnes qui vous soutiennent réellement et qui sont prêtes à vous aider à atteindre vos objectifs sans chercher à en tirer un bénéfice personnel.
4. Ne négligez pas la santé mentale. Apprendre à gérer le stress et les échecs est aussi important que la préparation physique. Croire en soi et développer une résilience face aux défis vous aidera à surmonter les obstacles inévitables du sport de haut niveau.
Quels modèles féminins dans le sport vous ont inspirée ?
Le premier modèle de sportive que j’ai eu c’est ma maman, car c’était une grande sportive qui a également pratiqué l’athlétisme sur 100m haies. Elle nous a toujours emmené mon frère et moi faire du vélo, de la trottinette pendant qu’elle faisait son footing ou elle nous accompagnait faire des activités en extérieur. C’est grâce à elle que mon amour pour le sport et la compétition s’est développé et mon premier adversaire de cœur a été mon petit frère.
Sinon, en tant qu’athlète, je dirais Allyson Felix, avec ses multiples médailles olympiques et mondiales. Elle incarne la persévérance, la détermination et la capacité à surmonter les défis. Elle est impressionnante sur une piste.
© Photos : Stéphan Maggi