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Hugo Micallef, Boxeur

“La différence homme/femme tend à se gommer, parce que face au sport, à la douleur, à l’effort, on est tous des êtres humains.”

Tout d’abord, c’est avec grand plaisir et honneur que j’accepte d’être ambassadeur de cette cause honorable.

Par rapport à une époque pas si lointaine, je constate aujourd’hui que les salles de boxe sont de plus en plus fréquentées par les femmes. A l’ASM boxe, pas moins de 30% des adhérents sont des femmes. Bien entendu, nous ne sommes pas à l’égalité, mais ce type de sport se démocratise, et les femmes sont de plus en plus en demande de ce type de pratique. Est-ce pour se défendre ? Est-ce parce que c’est un sport à priori « d’hommes », et qu’elles ont décidé qu’il devait aussi être un sport de femmes ? est-ce parce que c’est un sport réputé difficile, et qu’elles veulent montrer qu’elles sont, elles aussi dures au mal ? est-ce parce que c’est un sport qui demande, en plus de l’effort physique, une certaine dose de courage ? J’ai le sentiment que c’est un peu tout cela à la fois.

Je constate, à Monaco, comme dans les clubs étrangers que les femmes excellent, et qu’elles sont respectées dans ce sport. Ce qui est rassurant, c’est qu’un cap a été passé : il y a peu, avoir une femme dans un club c’était un évènement avec des conséquences pas toujours positives (« ce n’est pas un sport pour les femmes… »), alors qu’à présent, avoir des femmes dans un club de boxe, c’est normal. La différence homme/femme tend à se gommer, parce que face au sport, à la douleur, à l’effort, on est tous des êtres humains. Je suis donc confiant sur le sujet de l’égalité, en tous les cas dans le sport

Concernant les violences faites aux femmes, il va sans dire que non seulement je les condamne, mais aussi que je ne les comprends pas. Je ne comprends pas que l’on puisse faire usage de violence de manière générale, et d’ailleurs, quel que soit le sexe de la personne.
Quoi qu’il en soit, je sais que certaines femmes s’inscrivent à la boxe pour apprendre à se défendre. Au final, elles ne font peut-être pas usage de la force à l’extérieur, mais ce qui est certain, c’est qu’elles prennent énormément d’assurance et une posture plus forte. C’est tant mieux, mais dans un monde « égalitaire », elles ne devraient pas être obligées d’en passer par là.

Concernant la différence d’un coup porté sur le ring et en dehors, il est question de 2 situations bien distinctes : Être sur un ring pour exprimer son art, de manière académique et maîtrisée, face à un adversaire consentent et préparé, cela n’a rien à voir avec porter des coups en dehors d’un ring. Tout simplement parce que dans le 1er cas, les adversaires sont plus ou moins de même niveau, ils sont entrainés, ils sont consentants (j’insiste), et il n’y a pas d’agressivité pure, si ce n’est une forme d’adrénaline liée au combat. Dans le second cas, c’est exactement la situation inverse, une personne s’en prend à une autre, contre son gré, avec agressivité voire haine. Pour moi, aucun parallèle n’est possible, entre un sport, désigné comme un art noble, et une situation de vie, inadmissible.


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à propos de Hugo Micallef

Boxeur professionnel monégasque, Hugo Micallef évolue dans la catégorie des super-légers (1m80, 63,5 kg). Il est considéré comme l’un des plus grands espoirs du sport en Principauté.